L’équitation Western est avant tout une équitation de travail. A ce titre, son format final est une monte à une main (afin de garder l’autre pour la manipulation d’un « rope" (lasso), l’ouverture d’une porte, voire la détonation d’une arme ! Elle se pratique grâce à un cheval polyvalent, endurant, partenaire, et avant tout sécuritaire. Ce concept de partenariat, fondamental en Western, implique notamment une certaine autonomie du cheval, qui se « tient tout seul » (« self carriage ») et à ce titre à une utilisation des aides, et notamment du « contact » (mains/bouche) intermittente. Autrement dit en équitation Western on ne va pas avoir un contact permanent avec la bouche du cheval, ni des jambes d’ailleurs, mais on va travailler autour de la notion de contact « intermittent » (principe de la « descente des aides » cher aux Maitres Français de l’équitation !). Une séquence typique en équitation Western sera donc : demande/signal (on prend contact sur les rênes, ou l’on fait une action de jambe), le cheval répond favorablement, ou donne une approximation montrant une bonne volonté de chercher la réponse, on cesse instantanément la demande (relâchement des rênes, arrêt de l’action de jambe). C’est d’ailleurs cette relâche de pression, qui enseigne au cheval, et non la demande elle-même (principe du renforcement négatif, que l’on reverra dans un prochain post de blog).
Cette collaboration entre cheval et cavalier, et ce système de contact intermittent, aboutit à cette image typique du cheval Western, évoluant harmonieusement sur une rêne souple, avec une ligne de dos tendue et horizontale, et un bel engagement des postérieurs.
Bien dressé, le cheval Western est docile, léger dans ses épaules, disponible pour la prochaine manoeuvre à la moindre demande du cavalier. Cet idéal ne tombe bien sûr pas du ciel, et demande beaucoup de travail. Une attention particulière est apportée au mental du cheval, qu’on cultive longuement par le travail au sol.
Celui-ci comporte des notions de désensibilisation aux différents éléments qu’un cheval Western peut rencontrer sur un ranch, mais encore plus importante sera sa réelle *compréhension* de son environnement,qui sera graduellement construite par de nombreuses séances également en extérieur, le cheval Western étant idéalement le parfait partenaire de randonnée.Peut-on pratiquer l’équitation Western avec n’importe quel cheval, de n’importe quelle race ? Dans l’absolu, oui, mais tout dépendra grandement de vos attentes, du passé du cheval, de sa conformation (morphologie) et surtout de votre capacité en tant que cavalier à vous adapter et vous remettre en question. S’il est possible de s’amuser à un niveau équivalent au « club » en équitation classique, avec n’importe quel équidé, la pratique de certaines disciplines très techniques comme le reining, ou exigeantes en matière d’aptitudes naturelles (« cow sense») comme les disciplines de bétail, ne peuvent se pratiquer à un plus haut niveau qu’avec des chevaux de races prédisposées à ces activités. Aborder du reining avec un Frison ou un PRE par exemple ne génèrera probablement que de la frustration car ces races conformées très « vers le haut » ne seront bien sûr absolument pas à l’aise pour performer « à l’horizontale » comme elle ferait beaucoup plus naturellement un Quarter ou un Paint Horse.
L’équitation Western connaît de nos jours une belle évolution en France et en Europe, c’est une équitation qui, bien pratiquée, est sécuritaire et éthique en cela qu’elle est beaucoup centrée sur le mental du cheval. Les débourrages Western par exemple se font dans une approche « Horsemanship » similaire à ce qu’on identifie en France comme « éthologique ». Reining, Trail, Barrel Racing, Showmanship, Cutting, et plus encore, il y en a pour tous les goûts, et nous reparlerons des différentes disciplines en détail dans de futures posts ?